Altiplano (Jours 8 et 9)
Dimanche 8 Août, départ en combi vers 8h00 pour le sud lipez (l'extrême sud-ouest de la Bolivie). Moins d'une heure après, nous
atteignons le poste frontière bolivien au milieu d'un désert de pierre entouré de jolis volcans. Un visa de plus sur notre passeport
et nous reprenons le combi "colque tour" pour la laguna blanca. Sur place un copieux petit déjeuner ainsi qu'une jeep et un chauffeur-cuisinier
nous attendent (une belle vue sur la lagune aussi!). Nous faisons ainsi connaissance de Julien, Denis, Fabien (les parisiens)
et Sylvain (le normand) avec qui nous allons partager cette aventure de trois jours à travers le sud lipez et le salar d'Uyuni.
Nous partons finalement avec notre véhicule tout terrain, conduit par Primo, vers la première étape : la laguna verde. Superbe
spectacle à l'arrivée, nous contemplons cette lagune d'un vert intense au pied d'un volcan majestueux et entourée d'un mélange
de pierres, de sable et de poussières blanches. Pendant que nous immortalisons l'endroit, Primo fait le plein d'essence avec un
collègue à l'aide d'un gros bidon et d'un simple tuyau. Nous nous dirigeons ensuite tranquillement vers les bains chauds du salar de
chalviri, tandis que Primo récupère difficilement de sa traversée du désert de la nuit dernière (pour venir nous chercher).
Heureusement, il a un petit sac de feuilles de coca pour l'aider à rester
éveillé! Nous parvenons aux fameux bains et observons
quelques personnes courageuses se baigner (certainement des scandinaves, des
Inuits ou des cousins de pingouins). Prochaine
étape, les geysers "sol de mañana". Ils sont très différents des célèbres geysers de Tatio mais magnifiques également : cratères
énormes, couches multicolores, vapeurs et bouillonnements incessants, etc... Le sud lipez offre des paysages
complètements barjots,
et nous traversons maintenant un véritable tableau en 3 dimensions : le désert de Salvador Dali
réputé pour être l'un des plus
beaux du monde. Enfin, nous atteignons le refuge de la laguna colorada à 4300m d'altitude vers 15 heures. Nous reprenons
quelques forces et constatons les difficiles conditions de vie des habitants du refuge : les femmes (petites filles y compris) s'
activent pour satisfaire les touristes, tandis que quelques hommes titubent et partent vomir à l'extérieur. Nous partons finalement
à la laguna colorada, le clou du spectacle (voire même la cerise sur le gâteau) : entourée de volcans, l'eau est d'un rouge
irréel mais totalement naturel (le couleur est due aux algues microscopiques qui pullulent ici). Et ce n'est pas tout : des
flamants roses très roses semblent léviter sur cette eau (très peu profonde) et des troupeaux de lamas s'adonnent aux joies de
la pâture dans ce décor féerique. A 17h30, nous rentrons au refuge totalement vanné, la tête en vrac et nous entamons une petite
sieste. Le mal d'altitude commence à se faire sentir, nous ne sommes pas encore bien acclimaté et nous n'avons pas de feuilles
de coca pour nous aider (nous sommes tout de même passés à 4870m dans la journée après un départ à 2500m seulement!). La nuit
s'annonce longue, il fait entre 0 et 4 degrés dans la chambre et nos têtes sont de plus en plus lourdes.
Infos pratiques :
Lundi 9 Août, finalement le froid nous a fait moins de mal que le manque d'oxygène (maux de tête, fièvre) mais après un petit
doliprane tout semble revenir à la normale. Vers 8h45, départ de la laguna colorada sous un épais brouillard. Peu à peu la
brume se dissipe et les paysages se dessinent. Nous nous arrêtons au milieu d'un champ de rocher ("el dieserto Siloli") aux
formes variées, dont le plus célèbre est l'arbre de pierre que nous immortalisons aussitôt. Nous continuons notre route en
longeant une série de volcans qui font office de frontière avec le Chili. L'un d'entre eux est d'ailleurs en éruption (une
légère coulée grisâtre s'en échappe!). Après quelques heures nous arrivons au village de San Juan. Les façades sont peintes de
couleurs vives : jaunes, oranges, rouges ou bleues. Nous errons dans les rues quasi-désertes du village croisant quelques
habitants se hâtant de rentrer chez eux en nous voyant! Quelques autres nous fixent bizarrement, visiblement le tourisme de
masse n'est pas encore passé par ici et nous nous sentons un peu comme des bêtes curieuses, juste renversement des choses après
tout... Nous reprenons notre route, quand soudain la neige commence à tomber. Primo, actionne les essuies glaces qui refusent
de fonctionner. Aussitôt, il s'arrête, bidouille 2,3 fils et parvient à les remettre en route. Malheureusement, ces derniers
s'arrêtent quelques minutes plus tard. Deuxième tentative et même scénario. Primo qui a plus d'une feuille de coca dans son sac,
sort sa poudre magique : de la lessive qu'il saupoudre sur le pare-brise. Encore une fois cette méthode s'avère peu fructueuse,
d'autant plus que la neige commence à s'arrêter de tomber. Primo descend à nouveau, nettoie la vitre, met le chauffage à fond
tandis que denis, excellent copilote, s'affaire à désembuer la vitre à l'aide d'un vieux chiffon. Cette dernière tactique
est payante et nous arrivons au village de Julaca alors que la neige à définitivement cesser de tomber. Encore l'impression
d'être au coeur d'un village fantôme avec une voie de chemin de fer spécialement conçue pour exploiter le sel du salar d'Uyuni
à une dizaine de kilomètres de là. A peine nous descendons de la jeep, qu'une petite bande de gamins, aiguisés par la curiosité
accourent vers nous. Nous échangeons quelques mots et deux, trois paquets de gâteaux et continuons notre route vers l'hôtel.
Soudain, un pneu éclate! Nous sortons tous et regardons Primo agir alors que le jour commence à tomber. Finalement, nous
arrivons à l'hôtel bon dernier, mais ravis de notre journée et de la qualité de l'hôtel Colque
(à Chulipa, au pied du salar),
vraiment exceptionnel en comparaison du dortoir glacé de la laguna colorada.
Trip de 3 jours avec Colque tour de San Pedro de Atacama à Uyuni : 45000 pesos/personne (environ 60 euros/personne tout compris
: hôtel, repas, trajet).
