Rio Dulce et Quirigua (Jours 31 et 32)

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(Jours 31 et 32)

Vendredi 16 Septembre. Alors que j'enfile tranquillement (et à demi réveillé) mes chaussures (Patrice), quelques chose de doux et soyeux vient me chatouiller le gros orteil gauche. Je retire doucement mon pied avec une désagréable sensation et constate qu'une grosse mygale s'est logée là pour y passer la nuit. Je sors sur la petit terrasse secouer mon godillot et invite cette charmante araignée (poilue, trapue, toute noire avec une grosse protubérance rougeâtre à l'arrière) à se trouver un autre logement. Le propriétaire de l'hôtel passant par là, l'attrape et la met dans un petit bocal, puis pour nous montrer son inoffensivité, la laisse lui grimper sur le torse avant de l'emmener au biotope du village. Après cette petite aventure matinale, nous prenons un mini bus qui nous conduit à Santa Elena, suivit d'un second bus plus gros pour Rio Dulce, à 200kms vers le sud (sur les bords du plus grand lac du pays). A peine arrivés, une horde de p'tit gars motivés nous assaillent pour nous proposer des billets pour Livingston ou pour les parcs qui s'étendent le long du Rio Dulce ou du Lago de Izabal. Mais nous tout c'qu'on veut, c'est trouver un hôtel tranquille dans l'coin pour poser nos affaires et nous par la même occasion. Un ultime coup de rein, suivit d'une accélération dans la ligne droite et nous parvenons à l'Hospedaje Marilou qui nous convient parfaitement. Après un affreux repas nous prenons un van pour el Castillo de San Felipe à 3kms de là. Cette forteresse espagnole à l'entrée du Lago de Izabal fut construite en 1652 pour protéger les villages et les caravanes commerciales des pirates (des caraïbes!). La visite offre des superbes points de vu sur le Rio Dulce, le Lago de Izabal et sur le parc verdoyant qui entoure le bâtiment. La forteresse dégage une atmosphère particulière avec ses murs épais, ses pièces sombres et ses canons disposés en arcs de cercle sur une plate-forme dominant le lac. Après la visite nous sirotons un "jugo de naranja con soda" (une sorte d'orange givrée liquide) sur les bords du lac puis repartons pour Rio Dulce. Fin de soirée sur la terrasse couverte du resto "costa libre" à admirer l'orage qui éclaire le ciel tout en dégustant deux "carnes à la plancha". Trois petits vendeurs de cacahuètes pieds nus viennent s'assoir à côté de nous pour se protéger de la pluie qui tombe de plus en plus fort. Nous leur proposons quelques tortillas accompagnées de chile et de ketchup pour les faire patienter puis retournons nous coucher.

Samedi 17 Septembre. Après une très longue attente sans voir venir au loin notre bus "fuerte del norte" pour Quirigua, nous changeons de compagnie et montons in extremis dans un bus "lituana" qui prend la même direction. Deux heures plus tard nous atteignons la banlieue nord du petit village et sautons dans un bus local pour atteindre le centre à 500m de là! Nous dégotons une chambre "haut standing" à l'hôtel royal, la plus cher que nous ayons eu jusque là (110 quetzals). Pour le prix il y a quand même quatre lits (ça nous fait une belle jambe), un fauteuil, une table et une grande salle de bain. Aussitôt installés, nous partons pour les ruines à environ 3.5kms de là. Nous traversons la place ensablée du village (qui jouxte une église entourée de cocotiers) puis longeons une voie ferrée désaffectée où poussent les herbes folles. Après 20mn de marche nous atteignons une petite route en terre. De là, un mini bus bondé nous attrape et nous amène jusqu'à l'entrée du site. Ce site est tout petit et beaucoup moins impressionnant que Copan ou Tikal mais il présente la particularité d'être doté de stèles gigantesques en grès et de sculptures zoomorphes. Quirigua fut dépendante de Copan pendant une bonne partie de l'époque coloniale maya ce qui explique les points communs entre ces deux sites (malgré leur énorme différence de superficie). Les stèles de la grande place impressionnent par leur taille (la stèle E culmine à 8m et s'enfonce à 3m sous terre) même si elles sont souvent plus dégradées qu'à Copan. En revanche, les représentations de barbes et de sceptres sur certains personnages sont originales (on a parfois l'impression de se retrouver devant des sarcophages égyptiens). Au sud de la grande place on peut admirer quelques zoomorphes remarquables (blocs de pierre sculptés à l'image de créatures réelles ou mythiques). Après la visite et l'interception d'un mini bus nous rentrons à l'hôtel nous reposer dans notre "suite royale". Nous ressortons lorsque la chaleur s'est un peu dissipée et constatons que les villageois ont fait de même puisque la petite bourgade est beaucoup plus animée qu'en début d'après midi. Nous croisons au passage quelques "niños" qui jouent près de l'église et insistent pour se faire filmer (et qui s'en donnent à cœur joie lorsque la camera est sortie).

Infos pratiques : (1 euro = 9.5 quetzales environ, en Août 2005)
Hospedaje Marilu (à Rio Dulce) : 70 quetzales la chambre double avec salle de bain.
Hôtel Royal (à Quirigua) : 110 quetzales la chambre double avec salle de bain.
Bus el Remate - Santa Elena : 15 quetzales par personne.
Bus Santa Elena - Rio Dulce : 60 quetzales par personne.
Bus Rio Dulce - Quirigua : 15 quetzales par personne (à vérifier).
Mini Bus pour le site de Quirigua : 7 quetzales par personne. (A/R)