Salvador de Bahia (Jour 25 à 31)


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Salvador de Bahia (26 nov au 2 décembre 2009). 3.4 millions d'habitants. Alt: 0 à 70m. Latitude 12°58' Sud / Longitude 38°30' Ouest

A l'heure où j'écris ses lignes pour retranscrire le récit sur Salvador de Bahia, nous sommes de retour à Toulouse. La ville rose est devenue grise, humide, froide, silencieuse, sans odeurs, sans feuilles et sans oiseaux... le clash avec Salvador est énorme! Retour à la réalité pré hivernale...

Cette fois-ci ça y est, nous partons vers le nord, pour notre destination finale: Salvador de Bahia! Pour cela nous empruntons un premier avion qui nous conduit à São Paulo (au sud!) puis un second qui nous permet d'atteindre notre objectif (en 1ère classe... waa la classe!). Nous interceptons ensuite un minibus longeant les superbes plages du littoral en direction du centre ville, lorsque soudain, une explosion de pare-brise, suivit d'un violent choc avant, nous sort brusquement de notre torpeur! Tout le monde se précipite à l'arrière du bus en nous conseillant fortement de nous baisser rapidement! Sommes nous les victimes d'un règlement de comptes, d'une attaque à main armée ou d'une invasion des États-unis? Rien de tout ça apparemment! Il s'agirait plutôt d'un motard énervé par la queue de poisson réalisé par notre chauffeur, qui vient de fracasser notre pare bris à coup de casque! Déséquilibré par cette manoeuvre et sans doute par notre chauffeur au sang chaud, sa moto a ensuite été percuté par le bus. S'en est suivi une baston très musclée entre les deux hommes avant l'arrivée d'un renfort armé de la police militaire. Obligés de quitter les lieux, nous nous retrouvons alors sur le bord de la route, à la nuit tombée, avec 315 kg de bagages (au moins!) sur le dos et un bébé dans les bras! Aidés par plusieurs personnes du mini bus, nous réussissons finalement à monter dans un autre bus semi bondé pour le centre ville et dégotons une chambre avec vue (sur la baie de Bahia) à l'hôtel Ilhéus... Bienvenue à salvador de Bahia! Le lendemain, nous partons explorer le Pelourinho (où nous logeons), quartier inscrit au patrimoine de l'humanité par l'Unesco . Inévitablement très touristique, la découverte de ce quartier en partie restauré est malgré tout incontournable, tant ses demeures coloniales colorées, ses églises et ses places sont magnifiques. Une fois libéré des vendeurs les plus tenaces (surtout des capoeristes qui tendent instinctivement leur chapeau au moindre regard furtif porté en leur direction!), déambuler le long des centaines de ruelles pavées permet de s'évader vers un Brésil au visage très différent de celui que nous avions découvert jusque là. L'africanité de Salvador transparaît en effet à chaque coin de rue. les descendants des esclaves africains (de Guinée, du Dahomey, d'Angola ou du soudan) sont parvenus ici à préserver leur culture, tant en matière de religion, de musique, de gastronomie ou de danse. Ainsi le candomblé, religion animiste qui tire ses racines d'Afrique de l'ouest et qui s'exprime par l'adoration des Orixas associés à des saints catholiques, est largement pratiqué ici. Nous avons visité l'igreja NS de Bonfim, la plus importante église pour les candomblistas, mais pas assisté à l'une des cérémonies "vendues" pour les touristes, dont l'authenticité nous est apparue un peu suspecte... Nous avons également croisé le chemin d'un groupe de percussionnistes féminin préparant le carnaval et faisant gronder leurs tambours en direction du largo de Pelourinho (la place du pilori où l'on châtiait les esclaves). Les capoeristes, quant à eux, pratiquent leur art autour du Mercado Modelo, aux rythmes des tambours, tambourins et du berimbau, cet arc en bois faisant office de caisse de résonance . Les baïanas, version locale de la mama africaine, parée de turbans et de colliers, les joueurs de dominos, les femmes transportant des paquets sur leur tête et le parfum entêtant des acarajés (boulettes de haricots et de crevettes) ou d'autres beignets fris dans l'huile de palme font inévitablement penser à l'Afrique. Parmi les multiples édifices du Pelourinho, nous avons visité le Museu da Misericordia (ancienne institution catholique portugaise), l'église baroque de Sao Francisco dont l'intérieur est recouvert de poudre d'or (800 kg!), l'église da ordem Terceira de Sao Francisco pour sa façade et ses azulejos portugais et l'église da ordem do Carmo qui contient un christ mort en cèdre incrusté de 2000 gouttelettes de sang en rubis! Loin de l'agitation éreintante du Pelourinho, nous sommes partis nous perdre au nord de la ville, au coeur de la péninsule d'Itapagipe, en déambulant de la colline sacrée dominée par l'église NS do Bonfim, jusqu'au Fort de Monte Serrat et à la plage populaire totalement bondée de Boa Viagem (les hommes d'un côté, les femmes de l'autre, des bières partout!). Le lendemain, exploration de Rio vermelho et de Barra, deux quartiers au sud. Le premier compte les "géants" Caetano Veloso et Carlinhos Brown parmi ses résidents, une petite communauté de pêcheurs (certains rastas), deux grandes places réputées pour les acarajés qu'on y prépare et quelques petites plages. Barra, à l'embouchure de la baie de todos os santos, est plus fréquentée et ressemble davantage à une station balnéaire, avec sa longue promenade longeant de longues plages surchargées de parasols (certainement avec des gens dessous!). Au bout des plages, le fort de Barra garde l'entrée depuis 1534! En retournant vers le centre on accède au Comercio, situé en contrebas du Pelourinho, en empruntant l'élévador Lacerda, haut de 70 mètres! Si on excepte le mercado modelo qui regorge de boutiques d'artisanat, ce quartier central (d'où partent les bateaux qui sillonnent la baie) est déserté par les touristes. Il constitue donc un lieu agréable pour siroter un suco ou pour une balade tranquille le long du petit port de pêche. Un peu plus au nord, en bordure de baie, le marché chaotique de Sao Joaquim est truffé d'étals encombrés de volailles vivantes (qui puent), de fruits (qui sentent bons), de crevettes séchées (qui puent), de poissons, de bidoches (qui puent), d'épices (qui sentent bons) et des choses étranges. Le jour où nous avons traversé ses allées en terre parsemées de flaques boueuses, nous n'avons curieusement croisé aucun touriste. Cet endroit est certes peu glamour (mais alors très très peu) mais mérite très largement une exploration en profondeur. Bon d'accord depuis nous ne mangeons plus de poissons, de fruits, de légumes, de lipides, de protides, de glucides mais la caipirinha passe encore assez bien...

Au terme d'un mois de voyage au Brésil, nous quittons Salvador de Bahia, alors que la nuit de la samba vient de débuter sur la grande place qui jouxte notre hôtel. La boule au ventre, nous nous frayons un chemin à travers la foule festive et des dizaines de vendeurs ambulants, puis nous montons dans un bus qui nous arrache à la fête et à la folie bahianaise pour nous conduire à l'aéroport international. Vers minuit nous décollons pour Lisbonne que nous atteignons moins de 8 heures  plus tard. Quelques heures d'attente et deux heures d'avion de plus, nous permettent de regagner la case départ... Toulouse.

1 Euro = 2.6 Reals (R$) en novembre 2009

Hôtel Ilheus: 54 R$ l'appartement double (10% de remise).
Avion Rio - Salvador: 125 euros par personne (payés sur internet un peu tard).
Mini-Bus Aéroport - centre ville Salvador: 4 R$ par personne (1h45mn de trajet).
Visite des églises et musées à Salvador: 5-6 R$ par personne.
1 heure sur internet: 3 R$.
Prix d'un jus de fruit (suco) ou de 50cl de bière: 2 R$.
1 bouteille de bonne cachaça (au mercado São Joaquim): 14 R$.