San Cristobal de las Casas (Jours 8 et 9)

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San Cristobal de las Casas       Palenque       Yaxchilan, Bonampak
Etat du Chiapas. 300000 habitants. 2200m d'altitude (Jours 8 et 9)

Dimanche 14/12, nous arrivons à San Cristobal au petit matin après plus de 12 heures de route. Le premier contact avec le monde extérieur est rude : la ville est enveloppée d'un épais brouillard qui mouille! On se caille un peu les miches après les trois jours de canicule du pacifique. Nous nous rendons à l'hôtel "Media Luna" dont les chambres sont réparties autour d'un petit patio bien sympathique. Première visite de la ville qui ressemble un peu à Oaxaca en plus indigène et plus pauvre. Nous découvrons ensuite "el Gato Gordo", un resto à la musique et à la déco très révolutionnaires (posters du che, d'emiliano Zapata et d'EZLN tapissent les murs) qui deviendra notre Q.G pendant ces quelques jours. Au passage, nous tombons sous le charme d'un groupe local dénommé "bak'te". La brume capricieuse tardant à se dissiper et nous interdisant toutes photographies, nous rentrons à l'hôtel nous reposer. Peu de temps après, nous ressortons sous un soleil radieux qui illumine la façade ocre de la majestueuse cathédrale dominant le zocalo. Une terrible averse de clichés s'abat sans pitié sur cette malheureuse. Grisés, nous poursuivons ensuite notre carnage photographique dans toute la ville avant de nous réfugier dans un petit troquet. A la tombée de la nuit, nous faisons le décompte des "victimes" impressionnées sur la pellicule.
Lundi 15/12, lever à 7 heures, presque une grasse-matinée en somme! Après un chocolat chaud (une des spécialités de la région), nous partons flâner dans les rues de la ville. Nous profitons du grand marché artisanal, de ses odeurs, de ses couleurs et de son effervescence. L'atmosphère est vraiment surréaliste : des jeeps de militaires surarmés sillonnent les rues étroites de la cité croisant des policiers indiens non-officiels, tandis que des nombreux stands d'EZLN proposent des livres, tracts et tee-shirts pour soutenir la cause zapatiste. Difficile de ne pas choisir son camp, d'autant que les conditions de vie des indigènes sont épouvantables. La pauvreté extrême des indiens transpire à chaque coin de rue. Des femmes et des enfants tentent de survivre en bradant leur artisanat. Une petite fille pieds nus sous la brume déambule avec son petit frère sur le dos, tout en mangeant un épis de maïs. Tous les jours, les journaux locaux relatent de nouveaux meurtres perpétrés par des para-militaires envers les populations indigènes un peu trop engagées. Assassinats qui restent la plupart du temps impunis. Confusion et ambivalence de nos sentiments à l'égard de cette ville à la fois vivante, colorée et rebelle mais aussi militarisée, pauvre et sous tension permanente. Malgré tout l'âme de San Cristobal semble inébranlable, courageuse et militante, elle restera notre étape préférée au sud du Mexique. Le soir, nous nous rendons au cinéma pour visionner un excellent documentaire sur l'histoire de la rébellion zapatiste ("cronica de una rebelion zapatista") qui a fêté ses 10 ans d'existence le 1er janvier 2004. Nous finissons la soirée au "Gato Gordo" et avalons quelques délicieux tacos "muy picantes" arrosés d'excellentes cervezas.

Infos pratiques :
Bus 1ère classe Pochutla-San Cristobal : 12 heures de trajet, 269 pesos/personne. Hôtel "Média Luna" : 120 pesos la nuit en chambre double.